vendredi 25 janvier 2013

Mariage pour tous : comme un petit vent nauséabond de haine...

Il est temps que la loi passe, et pas seulement parce que nous en avons marre de n'être que des sous-citoyens, avec des sous-droits. En ce moment, ce que nous avons de moins que les autres, nous, pedés, lesbos, gouines, gays, homos, bis, c'est surtout de la capacité à supporter encore ce déferlement de rage et de haine dont nous avons été la cible depuis quelques longs, très longs mois.


On va appuyer encore un peu sur la blessure : au cours des dernières semaines, nous avons été accusés de tous les maux de la société. Et il est grand temps de taper un peu du poing sur la table, parce que personne au sein du gouvernement ne semble avoir envie de monter au créneau et d'appeler au cessez-le-feu, alors qu'il serait temps que cela arrive. Une vraie prise de parole serait souhaitable, de la part du gouvernement, ferme et tranchée, fidèle à l'engagement 31, histoire de faire savoir que, bon, il faudrait que cela cesse, et que stigmatiser une minorité de la population par une minorité encore plus faible, c'est bien joli, mais sur un plan purement humain, c'est inacceptable. Il se trouve que ces propos sont pointés du doigt par l'étranger, et que la si belle nation des droits de l'homme est aujourd'hui moquée et décriée pour son laxisme vis à vis de ce qui semble pour tant de peuple être une logique de société : l'égalité. 


Au cours des dernières semaines, on a pu lire et entendre un florilège de grand n'importe quoi. Qu'on allait amener la polygamie en France (je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai envie d'en épouser qu'une seule, et je n'ai pas outre mesure l'intention de la tromper), voir même la zoophilie (puisqu'il est bien célèbre qu'utiliser les relations sexuelle pour toute autre fin que la procréation fait de nous des animaux, tant qu'à faire, autant sauter le pas), que nous allions droit à la fin de l'espèce (alors qu'aux dernières nouvelles, enfin, je peux me tromper, hein, il me semblait qu'on voulait un droit à la procréation médicalement assistée et à l'adoption, pour participer à la survie de l'espèce, justement), que dieu allait finir par déchainer ses foudres sur nous (il nous a envoyé Civitas), que nous allions forcément créer une génération d'homos avec nos enfants si on nous laissait faire (c'est célèbre, les hétéros ne donnent jour qu'a des futurs hétéros), que la conception biblique de la famille, c'était un père et une mère (aux dernières nouvelles, Jesus avait deux pères et une mère vierge, plutôt rock and roll, la "première"" famille") et globalement, que la fin du monde (prévue l'année dernière, je le rappelle) n'était due qu'a nous.On a même vu passer le comble de l'ignominie, des accusations des grenouilles de bénitier américaines qui visaient le mariage gay comme responsable de la tuerie dans le Connecticut : le tueur était un envoyé de dieu qui fait savoir que l'homosexualité, c'est mal.


Alors, bon, aujourd'hui, à la veille des rassemblements régionaux ( Samedi 19 Janvier, 15 heures, à Rennes, Lannion et Quimper pour la Bretagne) et nationaux (Dimanche 27 Janvier, Paris) afin de faire entendre nos voix et surtout, nos droits, il est grand temps de tirer la sonnette d'alarme. Quand on défile dans la rue pour refuser des droits à une partie de la société, c'est de l'homophobie. Parce qu'on les voit faire, tous autant qu'ils sont, se défendre d'être homophobes "ah mais non, attendez, c'est pas parce que je ne veux pas qu'ils se marient que je les aime pas, j'ai un ami gay, hein !". Non, bien sur. Quand on entend dire ce bon vieux pape, qu'il estime que faire preuve de violence contre nous tient du devoir catholique, on comprend tout de suite que cette bonne vieille église, elle est restée à un siècle passé, et qu'il faut ouvrir les yeux pour se rendre compte des réalités. Les familles homoparentales, elles existent déjà, et les gosses ne s'en portent pas plus mal. Mais surtout, leurs propos, inspirés par la haine, par le refus de la différence, font un mal surréaliste et inimaginable, parce que cette couverture médiatique vomitive donne une légitimmité aux homophobes, qui se sentent en odeur de sainteté, et se permettent encore plus de rejeter les homosexuels, de les violenter, de les pousser encore plus au fond de leur retranchements.


Aujourd'hui, il est temps de faire un petit rappel à nos amis "pas homophobes" : quand vous martelez le pavé de vos slogans blessants, bétifiants, et quand vous ânonez des propos que vous ne comprenez même pas, animés par la haine d'une catégorie de la population que vous mesestimez sans jamais avoir tenté de la comprendre, nous, lorsque nous battrons le pavé lors des prochains rassemblements, c'est l'amour que nous aurons en tête et à coeur. 

Parce qu'un peu d'amour dans ce monde de brutes ecervelées, ça ne peut vraiment pas faire de mal...


Et puis, hein, on n'en veut pas, de votre mariage religieux. On se bat pour le mariage CIVIL, celui qui mettra tout le monde sur un même pied d'égalité. Parce que c'est bien la seule chose dont il est question, après tout. D'amour et d'égalité.

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