dimanche 29 juillet 2012

Les homosexuels vont bientôt pouvoir se marier en Ecosse.


Nicola Sturgeon, vice-premier ministre Ecossais, l'a annoncé cette semaine : l'Ecosse va autoriser les mariages du même sexe d'ici à la fin de l'année, devenant de ce fait la première province du royaume uni a autoriser les unions homosexuelles. 

Le gouvernement écossais, après une consultation publique qui a fait ressortir que sur 80 000 ressortissants écossais, 65% étaient favorables au mariage homosexuel, a jugé que c'était "le bon choix". Tous les partis politiques majeurs en Ecosse sont favorables a cette légalisation. 

Les militants LGBT ont salué "un jour de fierté" pour le pays, là ou l'eglise catholique considère cette décision comme étant une "expérience sociale dangereuse". Un porte parole ajoute que "l'église regarde plus loin que les échéances a court terme des hommes politiques". Les autorités écossaises ont calmé le jeu en affirmant qu'aucune église ne sera obligée d'organiser des mariages homosexuels. 

David Cameron, le premier ministre anglais, a lui assuré que cette légalisation aurait lieu pour Angleterre d'ici a 2015, malgré la désapprobation d'un fragment de son parti. 

L'Ecosse peut se permettre cette décision en marge de celles prises a Londres car elle jouit d'une autonomie élargie dans de nombreux domaines, notamment sociaux. 

vendredi 27 juillet 2012

Le scandale Chick-Fil-A : un fast food...Homophobe !

Dan Cathy, président de la compagnie Chick-Fil-A. 


C'est le scandale qui déchaîne les foules depuis quelques jours. La chaîne de restauration rapide Chick-Fil-A, spécialisée dans le sandwich au poulet, et suspectée depuis déjà longtemps d'être homophobe, a affirmé sa position contre le mariage gay lorsque Dan Cathy, dans une interview pour le Baptist Press a ouvertement déclaré "nous soutenons la famille, mais seulement au sens hétérosexuel du terme". 

"Nous sommes une compagnie familiale, orientée sur la famille, et nous somme tous mariés à notre première femme. Nous formons nos salariés a suivre cette voie, et à se concentrer sur les valeurs prônées par la bible. Nos restaurants sont fermés le Dimanche. Nous ne somme pas une entreprise religieuse, il n'y a pas d'entreprises damnées ou bénies, mais certains individus le sont clairement. En tant qu'organisation, nous pouvons orienter nos valeurs et nos principes sur ceux de la bible". 

Le scandale explose au moment où les Etats Unis découvrent que Cathy a fait des donations a hauteur de 3 millions de dollars entre 2003 et 2009 a plusieurs organisations ouvertement anti-gays. Selon le groupe Equality Matters, association d'avocats LGBT, rien que sur l'année 2010, Cathy aurait donné plus de deux millions de dollars a ces groupements homophobes. 

L'histoire aurait pu en rester là, mais les Etats Unis connaissant une montée soudaine des coming-outs publics afin de renforcer l'avènement du mariage gay et de soutenir les politiques de défenses des droits LGBT, l'affaire devient très vite publique et les personnalités s'expriment sur le sujet, jetant un discrédit plus grand encore sur la compagnie aux 4 milliards de dollars de bénéfices. 

Ed Helms, acteur dans Very Bad Trip et The office, a tweeté cette semaine "Chick-Fil-A n'aime pas les homosexuels ? Lamentable. Je n'imagine pas ce qu'ils font aux poulets gays", en ajoutant que le restaurant perd un fan loyal. Andy Richter, animateur et acteur américain a déclaré sur le même réseau social "Hey, tellement d'autres sandwichs au poulet ailleurs." Grant Gustin, qui joue l'étudiant gay Sebastian dans Glee, est lui aussi venu pointer du doigt le restaurant, et le maire de boston, où un restaurant doit être implanté prochainement, a écrit au président du fast food pour lui dire que sa politique était une "insulte a la ville" et qu'il allait devoir implanter son restaurant ailleurs. 

Cependant, et comme toujours, les actes et paroles homophobes appellent les soutiens, mais aussi plus encore d'homophobie. Brian Fischer, d'Associations de Familles Americaines, ouvertement homophobe, a qualifié la communauté LGBT de "provocateurs" et de "grand méchant gay" et a appellé tous les consommateurs potentiels à "acheter tous les sandwichs que chick-fil-a fera le 1 Aout, d'en faire une journée nationale du sandwich au poulet. Allez, achetez en masse les sandwichs, jusqu'a ce qu'ils n'en aient plus de poulets et soient forcés d'aller décapiter des poulets derrière le restaurant pour nourrir plus de gens parce que tout le monde achète les sandwichs (sic)." Cet être charmant au demeurant tient aussi un blog où il dit de la communauté LGBT qu'elle "inspire grandement le Muppet Show" et qu'elle a "enrôlé le maire de Boston dans la guerre contre Chick-Fil-A". 

"Les provocateurs du grand méchant gay ont pris le restaurant pour cible parce que le président Dan Cathy a eu le courage de protéger le mariage naturel et a renvoyé a cette génération a son arrogance de croire qu'elle connaît mieux que Dieu la définition du mariage. Et les imbéciles hétérophobes du grand méchant Gay se sont amusés a làcher les chiens de la guerre". 

Chick-Fil-A a tout de même perdu un très gros partenaire commercial, The Jim Henson Company, qui fournissait jusque là les jouets des menus enfants. Pour sauver la face, Chick-Fil-A a prétendu que certains enfants s'étaient coincés les doigts dedans, mais la compagnie a bel et bien fait savoir que la politique honteuse du restaurant était a l'origine de la rupture d'un contrat qui existait depuis longtemps entre les deux entreprises. 

Parmi les entreprises qui ont une politique Gay-friendly (couverture sociale pour les deux partenaires, jours de congés privilégiés en même temps que son compagnon ou sa compagne comme pour un couple classique, invitations des couples de même sexe aux évènements d'entreprise, etc...) aux Etats Unis, nous comptons American Airlines, American Express, Bank of America, Barnes & Nobles, Dell, Expedia, Gap Incorporation, Goldman Sachs, IBM, Mariott, Starbucks, T Mobile, United Airlines, Universal, Verizon, The Walt Disney Company, Whole Foods, YMCA...

Joyeux anniversaire liberté.

27 Juillet 1982.
Il y a trente ans, la France célébrait la dépénalisation de l'homosexualité.

Une victoire immense qui a ouvert la porte a l'égalité, celle pour laquelle nous continuons de nous battre aujourd'hui, celle qui se mesure à toutes les petites victoires qui en seront bientôt une grande.

Celle qui nous porte et que nous portons tous les jours.

En cette occasion, nous vous avons ressorti le discours de Robert Badinter, a l'époque garde des sceaux du gouvernement Mauroy sous la présidence de François Mitterand. Le 20 Décembre 1981, il prend la parole devant l'assemblée Nationale, dans le cadre du projet de loi visant a supprimer la discrimination qu'il existait a l'époque concernant la majorité sexuelle, celle-ci étant plus tard dans le cadre de relations homosexuelles.

L'occasion de se souvenir que les grands hommes de ce pays ne sont pas ceux qui crachent sans vergogne sur nous, mais ceux qui se sont élevés et se sont battus pour nous.




Madame la présidente, mesdames, messieurs les députés,

La proposition de loi qui vous est soumise est de celles auxquelles le Gouvernement s’associe pleinement [...] Une évidence s'impose : pendant cent cinquante ans, comme l’a rappelé Mme le rapporteur, de 1791 à 1942, la loi pénale française a refusé la répression de l’homosexualité en tant que telle, c’est-à-dire entre personnes consentantes, y compris si l’une d’elles ou les deux étaient des mineurs de plus de quinze ans. [...]

Les années 1791 à 1942 ne sont pourtant pas, historiquement, ce qu’on peut appeler une période de libertinage ou de laxisme dans les mœurs ; c'est l'époque du triomphe de la morale bourgeoise, avec ce qu’elle comportait de valeurs et de rigueur au moins proclamées dans le domaine des mœurs. Croit-on vraiment que si les champions de l’ordre moral si exigeants du XIXe siècle – qu’ils s’appellent Odilon Barrot, Mole ou le duc de Broglie - avaient considéré que la sauvegarde des mineurs contre ce qu’ils appelaient le « désordre des mœurs » passait par la répression pénale de l’homosexualité, ils n’auraient pas saisi les assemblées parlementaires, alors composées en majeure partie de notables, de projets de textes répressifs identiques à l’article 331, deuxième alinéa ? 

Rendons-leur à cet égard, témoignage ; si Oscar Wilde  a été condamné par la justice anglaise pour avoir séduit Lord Douglas, nous savons que Verlaine ne pouvait être poursuivi par la justice française pour avoir séduit Rimbaud, âgé de dix-sept ans, à moins d’ailleurs, que la séduction ne fût en sens contraire. Tous les rapports de police de l’époque témoignent que la liaison était notoire Alors, interrogeons-nous ! La justice anglaise s’est-elle trouvée grandie d’avoir détruit moralement et physiquement Oscar Wilde ? Et l'homosexualité chez les jeunes gens de l’aristocratie anglaise s’est-elle trouvée réduite par ces pratiques répressives ? À lire les mémoires de l’époque, il est permis d’en douter.

En réalité, ces législateurs du XIXe siècle savaient fort bien - je n'ose pas dire par expérience séculaire - que jamais la répression pénale n’a eu à l'égard de l’homosexualité, la moindre efficacité. Nul d’ailleurs ne le savait mieux que notre éminent prédécesseur, l’archichancelier de l’Empire, M. Cambacérès l’un des auteurs du Code pénal, bien connu au Palais-Royal sous le sobriquet de « Tante Urlurette ». [...]

L’Assemblée sait quel type de société, toujours marquée par l’arbitraire, l’intolérance, le fanatisme ou le racisme a constamment pratiqué la chasse à l’homosexualité. Cette discrimination et cette répression sont incompatible les principes d’un grand pays de liberté comme le nôtre. Il n’est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels comme à tous ses autres citoyens dans tant de domaines.

La discrimination, la flétrissure qu’implique à leur égard l’existence d’une infraction particulière d’homosexualité les atteint - nous atteint tous - à travers une loi qui exprime l’idéologie, la pesanteur d'une époque odieuse de notre histoire. Le moment est venu, pour l’Assemblée, d’en finir avec ces discriminations comme avec toutes les autres qui subsistent encore dans notre société, car elles sont indignes de la France.



jeudi 26 juillet 2012

Le plan tolérance zéro de la ville de Liège face à l'homophobie : l'exemple à suivre !

Hier dans nos brèves d'homophobie, nous vous racontions le meurtre, le massacre même d'un sexagénaire Liégeois dans le parc d'Avroy. C'est la deuxième agression ouvertement homophobe dans la ville en quelques mois et surtout, la deuxième fois que la victime succombe a ses blessures. Aujourd'hui, les forces de l'ordre de la ville ont décidés de mettre en place un plan de tolérance zéro face à l'homophobie.

Le plan de la ville de Liège est très simple : ils vont le calquer sur leurs interventions liées aux violences conjugales. Application de tolérance zéro quand aux actes homophobes et formations spécifiques des policiers seront les deux axes majeurs de ce plan. "Il faut que les victimes de ces agressions se sentent en confiance, et qu'elles soient bien reçues" affirme le bourgmestre (équivalent du maire en Belgique) de la ville "c'est déjà le cas, mais nous allons accentuer cela avec les associations. D'autre part, nous allons appliquer une politique de tolérance zéro concernant les agressions homophobes, comme nous le faisons déjà avec les violences conjugales et partenariales".

photo RTL.be du lieu où l'homme a été agressé. 


Concernant l'enquête sur le crime du parc d'Avroy, l'auteur des faits, Raphaël Wargnies, a avoué la totalité du crime et n'a pas caché une seule seconde le caractère homophobe de ses actes. Une reconstitution est prévue prochainement, et l'auteur des coups risque la prison a perpétuité pour assassinat avec circonstance aggravante de crime homophobe.

mercredi 25 juillet 2012

Brèves d'homophobie 2 : la honte.

Force est de constater, comme on le craignait tous d'une façon ou d'une autre, que les agressions homophobes, de diverses gravité, se multiplient effectivement partout dans le monde. La seule constante de ces agressions reste la virulence de leurs auteurs. Ce qu'il en ressort : un sentiment intense d'injustice, de colère, de bêtise extraordinaire.

Brèves d'homophobie va malheureusement devenir une constante sur ce blog, vu les récits qui tombent tous les jours et qui sont de plus en plus violents, ne laissant aucune chance aux victimes. 


On commence par un meurtre a Liège, dans le parc d'Avroy. Un sexagénaire a été abattu a coup de marteau parce qu'il était homosexuel. Un homme connu des services de police pour avoir déjà été victime de plaies par balle, et ayant tenté de défoncer a coup de hache une porte du palais de justice de Verviers en Juin 2011. 

Il s'est rendu dans le parc d'Avroy au milieu de la nuit, près de l'étang, un lieu fréquenté la nuit par les homosexuels, semble-t-il. Le sexagénaire a abordé le suspect et a été immédiatement roué de coups de marteau, notamment à la tête. 

Le suspect a pris la fuite, laissant la victime se vider de son sang dans le parc, avant d'être découvert par un passant peu après. La victime décédera des suites de ses blessures dans la nuit. 

Plus tard, le suspect sera dénoncé par ses amis a qui il aura confié "avoir fait une grosse bêtise". Il déclarera plus tard avoir eu envie de se venger sur sa victime parce qu'il "aurait été violé par un homosexuel dans sa jeunesse". Espérons que la peine de prison sera exemplaire. 



Ensuite, nous voilà de retour aux Etats Unis, après la jeune femme frappée en pleine ville parce que "coupable" d'être lesbienne dans le Kentucky, cette fois, c'est a Lincoln, dans le Nebraska

Selon le site d'information généraliste CNN, la victime, une jeune femme de 33 ans a été attaquée chez elle par trois hommes. Séquestrée, dénudée, ligotée, les agresseurs auraient couvert les murs d'insultes homophobes et lesbophobes, et auraient gravé a l'arme blanche ces mêmes injures dans la peau de la victime. Enfin, ils ont mis le feu au logement de la victime alors que celle-ci était toujours ligotée, et ce n'est que grâce a la détermination de la victime que cette agression ne s'est pas terminée de manière encore plus dramatique. 

Les auteurs courent toujours, et la victime est à présent hors de danger. Peu de temps après cette agression ignoble, une marche blanche de près de 500 personnes s'est tenue en soutien à la victime. 



Enfin, nous allons vous raconter l'histoire de Lamine (prénom modifié). Lamine est sénégalais et homosexuel. En Février 2008, un magazine people local publie les photos d'une mise en scène symbolique d'un mariage Gay. A l'époque, plusieurs jeunes gays sont arrêtés et condamnés par les forces de l'ordre local. Lamine, lui, affirme avoir été attaché et battu, et on lui jette de l'eau bouillante sur les bras, traces de sévices que Lamine porte toujours aujourd'hui. 

"Mes grands frères et leurs amis avaient prévu de me tuer, de me brûler vif avec des pneus et de l'essence" déclare-t-il. Au Sénégal, comme dans une soixantaine de pays dans le monde, l'homosexualité  est toujours punie d'emprisonnement, de torture, de sévices corporels, de déportation, ou de peines de travaux forcés, parfois dans des camps. La réaction des frères de Lamine n'est pas une surprise. Pour la famille, cela équivaut a un fléau, une honte. 

Craignant pour sa vie, Lamine, activiste et bénévole au sein d'une association de lutte contre le Sida, fuit vers le sud du pays, puis en Gambie où il rejoint une communauté d'homosexuels en exil. Cette fois, ils subissent l'homophobie d'état. En Avril, victimes d'une descente de police, on leur fixe comme ultimatums de quitter le pays sous trois jours, la politique du président Yaya Jameh ne leur laissant aucun choix. "Je n'avais nulle part où aller, alors, je suis rentré au Sénégal"

Lamine tente alors d'obtenir a plusieurs reprises des visas touristiques pour la France ou la Belgique, sans succès. A court d'options, et sous pression, Lamine voyage alors avec des faux papiers, pour pouvoir vivre "sa sexualité librement, sans répression, sans torture, sans peines de prison". A son atterrissage a Toulouse Blagnac le 21 Juillet, la police aux frontières insiste pour le remettre dans l'avion manu militari,  mais les pleurs du jeune homme empêchent finalement la police de le renvoyer directement au Sénégal. 

Lamine est alors placé en zone d'attente internationale, où il est mis en relation téléphonique avec l'office français de protection des réfugiés et apatrides dans l'espoir d'une demande d'asile, demande qui lui est très vite rejetée. Selon eux, son discours est désorganisé et ils ne présente pas suffisamment de preuves de ce qu'il avance et du fait que sa vie est mise en danger dans son pays. Alertés par la situation, l'Association Nationale d'Assistance aux Frontières pour les Étrangers confirment a Lamine qu'après un entretien aussi laconique, il est normal de se laisser impressionner. 

Cependant pour l'association en charge du dossier, de nombreux vices de forme donnent a Lamine une petite chance de mettre en danger la procédure d'expulsion. Les droits de Lamine lui ont été notifiés 24 heures après son interpellation, une certaine quantité de documents lui ont étés donnés a signer sans qu'il n'ait eu le temps de les lire, et Lamine n'a pas reçu la visite d'un médecin, pourtant obligatoire. 

Mais ils ne sont pas optimistes tout de même. L'ANAFE va déposer de manière imminente un recours contre le refus d'admission sur le territoire au titre d'asile auprès de la seule autorité compétente, le tribunal administratif de paris, afin de donner a Lamine une chance d'étoffer son dossier. 

Si les recours sont épuisés et la demande d'asile rejetée, Lamine sera renvoyé a Dakar à la fin de semaine et peut être même dès demain, où son orientation sexuelle risque de lui faire encourir une peine de prison allant de un à cinq ans, et une amende pouvant aller jusqu'à 1 500 000 francs CFA (2 300 euros). 

Affaibli et fatigué, Lamine avouait son amertume au sortir du tribunal de Toulouse après son audition par le juge des libertés et de la détention :"je croyais que la France était un pays qui respectait les droits de l'homme"

Une pétition a été mise en ligne afin de protester contre l'exclusion du jeune homme : 


Vers une reconnaissance pénale de la Transphobie : enfin du changement !



Il y a quelques semaines, l'abandon de la loi contre la harcèlement sexuel avait fait grand bruit, et avait suscité la rage de toutes les associations qui luttent contre cette forme de persécution.

Il était de son devoir au nouveau gouvernement de faire quelque chose, afin d'éviter que les persécutions de ce genre ne passent entièrement a la trappe, et le 12 Juillet dernier, lors du débat sur le projet de loi contre le harcèlement sexuel, le Sénat a ajouté dans la liste des discriminations punies par la loi la discrimination envers les personnes transgenres, en ajoutant le critère de "l'identité sexuelle" à l'article du code pénal. En 2001, c'était le critère lié à l'orientation sexuelle qui avait été ajouté, faisant de l'homophobie un délit.

Hier, le texte est passé a l'assemblée nationale, et l'ajout du motif a été confirmé. Depuis de trop nombreuses années, la transphobie était ignorée des lois, et il était grand temps que que cela change. Demain, la commission mixte paritaire doit encore se réunir afin d'adopter définitivement le texte.

La plupart des associations de personnes Trans auraient cependant préféré que leur soit reconnu non le critère de l'identité sexuelle, mais celle de l'identité de genre. C'est pourtant bien le premier qui a été imposé, même si le gouvernement a appelé a un débat public et parlementaire sur l'identité de genre concernant les prochains chantiers parlementaires.

Najat Vallaud Belkacem, ministre du droit des femmes, a encouragé les parlementaires a se familiariser avec le sujet, et à travailler ouvertement sur des propositions de lois. Elle a aussi rappelé l'intention du gouvernement de traiter rapidement toutes les problématiques liées a l'identité de genre, a savoir les questions liées a l'état civil, l'accès au soin, et plus généralement, le respect de tous droits humains de base.

samedi 21 juillet 2012

Humour et militantisme font parfois bon menage !

Quand certains militants américains décident de traiter le "problème" du mariage pour tous avec humour, cela donne un sourire sur le visage pour la journée. Après une semaine lourde d'homophobies et d'agressions d'une violence inouïe, le rire a quelque chose de libérateur...

1.
Etre homosexuel n'est pas naturel. Les vrais américains ont toujours rejeté ce qui n'est pas naturel, comme les lunettes de vue, le polyester, et l'air conditionné.

2.
Le mariage gay va encourager tout le monde a devenir gay. De la même façon que traîner avec des gens grands va vous rendre grand.

3.
Légaliser le mariage gay va ouvrir la porte a toutes sortes de comportements bizarres. Si ça se trouve, les gens vont vouloir se marier avec leurs animaux de compagnie parce qu'un chien a un statut légal et peut signer un contrat de mariage.

4.
Le mariage existe depuis toujours et n'a jamais changé, comme beaucoup de principes sur lesquels ce beau pays a été fondé : les femmes sont toujours une propriété privée, les noirs ne peuvent pas se marier avec des blancs et il est toujours illégal de divorcer.

5.
Le mariage hétérosexuel va perdre tout son sens si on permet aux homosexuels de se marier : l'exemplarité d'un mariage comme celui de Britney Spears serait détruit.

6.
Les seuls vrais mariages sont ceux qui vont produire des enfants. Les couples gays, stériles ou âgés ne devraient pas se marier, parce que voyez-vous, nos orphelinats ne sont pas encore pleins et le monde a cruellement besoin d'enfants.

7.
Évidement, les parents gays ne pourront élever QUE des enfants gays puisque les parents hétéros n'élèvent QUE des enfants hétéros.

8.
Le mariage gay est rejeté par la religion. Dans une théocratie comme la nôtre, les valeurs d'une seule religion sont imposées dans tous le pays. C'est pour cette raison que nous n'avons qu'une seule et unique religion dans le pays.

9.
Sans un père et une mère comme modèle à la maison, ces enfants sont voués à l'échec. C'est d'ailleurs pour cette raison que notre pays interdit fermement les parents célibataires.

10.
Le mariage homosexuel va changer les fondements même de la société; on ne pourra jamais s'adapter a des nouvelles normes de société. Comme on n'a pas pu s'adapter aux voitures, a l'économie basée sur le secteur des services, ou a l'augmentation de l'espérance de vie.



Continuons dans le sarcasme et l'ironie à outrance, parce que vraiment, ça ensoleille cette journée plus qu'elle ne l'est déjà. Dans une émission américaine, une animatrice critiquait fermement et ouvertement l'homosexualité au regard de la religion, appuyant ses dires par l'extrait concerné. Loin de se démonter, un auditeur a décidé de lui répondre en utilisant la même technique. Le résultat est...Croustillant.

« C’est ce que dit la Bible dans le livre du Lévitique, chapitre 18, verset 22 : « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme : ce serait une abomination ». La Bible le dit. Un point c’est tout », affirme-t-elle.



Quelques jours plus tard, un auditeur lui adresse une lettre ouverte : « Merci de mettre autant de ferveur à éduquer les gens à la Loi de Dieu. J’apprends beaucoup à l’écoute de votre programme et j’essaie d’en faire profiter tout le monde. Mais j’aurais besoin de conseils quant à d’autres lois bibliques.


Par exemple, je souhaiterais vendre ma fille comme servante, tel que c’est indiqué dans le livre de l’Exode, chapitre 21, verset 7. A votre avis, quel serait le meilleur prix ? Le Lévitique aussi, chapitre 25, verset 44, enseigne que je peux posséder des esclaves, hommes ou femmes, à condition qu’ils soient achetés dans des nations voisines. Un ami affirme que ceci est applicable aux mexicains, mais pas aux canadiens. Pourriez-vous m’éclairer sur ce point ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas posséder des esclaves canadiens ?


J’ai un voisin qui tient à travailler le samedi. L’Exode, chapitre 35, verset 2, dit clairement qu’il doit être condamné à mort. Je suis obligé de le tuer moi-même ? Pourriez-vous me soulager de cette question gênante d’une quelconque manière ?

Autre chose : le Lévitique, chapitre 21, verset 18, dit qu’on ne peut pas s’approcher de l’autel de Dieu si on a des problèmes de vue. J’ai besoin de lunettes pour lire. Mon acuité visuelle doit-elle être de 100% ? Serait-il possible de revoir cette exigence à la baisse ? 


Un de mes amis pense que même si c’est abominable de manger des fruits de mer (Lévitique 11:10), l’homosexualité est encore plus abominable. Je ne suis pas d’accord. Pouvez-vous régler notre différend ? La plupart de mes amis de sexe masculin se fait couper les cheveux, y compris autour des tempes, alors que c’est expressément interdit par Le Lévitique (19:27). Comment doivent-ils mourir ?

Je sais que l’on ne me permet aucun contact avec une femme tant qu’elle est dans sa période de règles (Lévitique. 15:19-24). Le problème est : comment le dire ? J’ai essayé de demander, mais la plupart des femmes s’en offusque… Quand je brûle un taureau sur l’autel du sacrifice, je sais que l’odeur qui se dégage est apaisante pour le Seigneur (Lévitique. 1:9). Le problème, c’est mes voisins : ils trouvent que cette odeur n’est pas apaisante pour eux. Dois-je les châtier en les frappant ?


Un dernier conseil. Mon oncle ne respecte pas ce que dit le Lévitique, chapitre 19, verset 19, en plantant deux types de culture différents dans le même champ, de même que sa femme qui porte des vêtements faits de différents tissus, coton et polyester. De plus, il passe ses journées à médire et à blasphémer. Est-il nécessaire d’aller jusqu’au bout de la procédure embarrassante de réunir tous les habitants du village pour lapider mon oncle et ma tante, comme le prescrit le Lévitique, chapitre 24, versets 10 à 16 ? On ne pourrait pas plutôt les brûler vifs au cours d’une simple réunion familiale privée, comme ça se fait avec ceux qui dorment avec des parents proches, tel qu’il est indiqué dans le livre sacré, chapitre 20, verset 14 ? Je sais que vous avez étudié à fond tous ces cas, aussi ai-je confiance en votre aide.


Merci encore de nous rappeler que la loi de Dieu est éternelle et inaltérable. Votre disciple dévoué et fan admiratif.
»


vendredi 20 juillet 2012

Brèves d'homophobies : la haine gagne du terrain.


Cette demoiselle, qui vit dans le Kentucky, U.S.A., dont l'anonymat est préservé, a vécu ce qu'il convient d'appeler un cauchemar. Et elle n'est agée que de 16 ans. C'est une gamine. Une gamine qui a été violentée et blessée par quatre sauvages d'une vingtaine d'années qui beuglaient des injures homophobes durant l'agression.

Une gosse seule contre quatre abrutis.

Elle se promenait tranquillement avec deux de ses amis quand les 4 individus ont commencé a les suivre. Sentant la menace, les deux amis ont tout de suite averti leur parents qu'ils étaient suivis et qu'ils devaient les rejoindre de toute urgence, mais entre temps, les coups avaient déjà commencés a pleuvoir. Seule contre quatre, elle a eu à subir des violents coup de pieds, notamment au visage, et a été inondée sous une pluie d'injures homophobes beuglées et hurlées par ses agresseurs.

La très jeune victime, choquée, a eu la mâchoire brisée a plusieurs endroits, a perdu plusieurs dents, et est contusionnée et couverte d'éraflures et d'hématomes sur tout le corps.

Il paraît que la police enquête...

La famille, extrêmement choquée par la violence et la gratuité de tels actes, demande a ce que le crime soit jugé en tant que "crime de haine".

Même genre d'histoire, cette fois en Belgique...


"Est-ce que tu vous êtes gays ?" "Oui"

Voilà le point de départ d'une nouvelle agression homophobe en Flandre, dans un café aux alentours de la gare de la ville d'Alost. Il est 1h45 du matin dans la nuit de Mercredi 18 à Jeudi 19 Juillet quand un couple d'hommes agés de 35 et 55 ans est pris à parti par deux frères de 20 et 28 ans qui leur demandent si ils sont homosexuels. A leur réponse affirmative débute une agression d'une violence inouïe, a base de coups de chaise et de queue de billards nottament. Quand les deux agresseurs ont eu terminé, ils ont balancé une table de terrasse à travers la vitre du café et ont pris la fuite vélomoteur. 

Le jeune homme de 35 ans a été transporté a l'hôpital entre la vie et la mort, mais ses jours ne sont à présent plus en danger, alors que son compagnon, profondément traumatisé, a pu regagner son domicile après avoir reçu les premiers soins. 

Les auteurs de cette affreuse agression ont été interpellés plus tard lorsqu'eux aussi se sont présentés aux urgences pour se faire soigner. Connus de la justice, ils ont étés mis à la disposition du parquet de Termonde, et ont étés présentés au juge d'instruction aujourd'hui. 



A Rainbow Brest, on a envie de redire a nouveau qu'on se battra contre toutes ces injustices et tous ces actes ignobles jusqu'au bout, mais aujourd'hui, ce qui prédomine, c'est la peur face a cette montée extrémiste et terroriste, et la surmultiplication de ces attaques inhumaines. On serre les poings, les dents, on retrousse les manches, et on se prépare a montrer encore et toujours notre détermination et notre engagement.
Si nous laissons la haine gagner, vers quel monde allons nous...?

lundi 16 juillet 2012

Lettre ouverte aux homophobes : chèque ou espèce pour régler les 1 890 000 euros ?

(La TOTALITE des messages présents dans cet article ont été anonymisés et proviennent d'un travail de capture d'écran de tweets datant du jour de la Gay Pride de Paris il y a quinze jours, et aussi de messages postés sur un site d'information généraliste quand à l'agression homophobe où un jeune gay a été torturé et séquestré pendant des heures pour avoir eu le malheur de faire des avances a un ami. Chacun de ces messages est susceptible de faire tomber une amende de 45 000 euros et un an de prison pour injures à caractère homophobe. Si d'aventure, les pouvoirs publics souhaitent engranger les quelques 1 890 000 euros ici représentés, sachez que Rainbow Brest possède la TOTALITE des identités des auteurs de ces injures, et que nous serons RAVIES de les transmettre à qui de droit) 


Cher ami homophobe, 



Oh oui, tu as bien lu. Ami. Je ne suis pas comme toi. Je ne te déteste pas. Toi tu vomis ta haine envers moi et ma communauté, mais moi, je ne sais pas détester les gens, même comme toi. Tu sais, si j'aime les filles, et si je roulerai une pelle à ma chérie devant tes yeux révulsés, ce n'est pas pour le plaisir de te provoquer. C'est juste parce que je l'aime, et comme je trouve que l'amour, c'est quand même un truc drôlement chouette, eh ben, comme ça, hop, je lui prouve que je l'aime. Tu sais, l'amour, tu devrais essayer, ça change la vie. 

Tu parles de nous taper dessus, de nous cracher dessus, tu nous dis malades, tu nous vois comme une honte de société, mais dis, est-ce que tu nous connais ? Est-ce que tu sais qui on est, est-ce que tu vis nos vies, est-ce que tu t'es dis que t'allais peut être tenter de nous connaître avant de nous juger ? 
Non. Bien sûr que non. Parce que si c'était le cas, si tu savais qui on est, tu nous aimerais. 

Tu te rendrais compte qu'on est comme toi. On a des boulots, des apparts, des amis, des problèmes, des familles, des chiens, des chats, et des fiancés et fiancées qu'on n'a même pas le droit d'épouser. Ouais, là pour le coup, toi, t'as le droit de te marier à qui tu veux et de divorcer et de recommencer. Ben tu vois, nous, on peut pas. Nous, on est obligés de battre le pavé tous les ans pour dire qu'on le veut, ce droit. 

Viens avec moi, ami homophobe. T'es pas obligé de me tenir la main si je te dégoûte tant, t'inquiètes. Au pire, j'ai des lingettes alcoolisées si tu me frôles, tu pourras te désinfecter. Sait-on jamais, j'suis peut être contagieuse. Viens avec moi. Viens faire le tour de ma communauté. Je vais te présenter les gens qui tiennent nos associations, parce que, tu sais, c'est pas en claquant des doigts qu'on va y arriver. Nous, on se bat tous les jours, on n'arrête jamais, on écoute les victimes de ta bêtise, on les console, on leur dit qu'on ne lâchera jamais rien, on panse leur blessures physiques et morales. Est-ce que tu réalises seulement le sang dont tes mains sont tâchées ? 

Est-ce que tu sais quels abrutis tes propos vont galvaniser, et croire que taper sur d'la pédale, c'est bien ? Est-ce que tu les as vus, les bleus, les coups, les membres cassés parce qu'un mec et son chéri ont croisé la route d'individus qui n'ont rien de mieux a faire de leur vie ? Viens, on va aller visiter les urgences qui voient passer ces victimes tous les ans, et tu sais quoi, tu vas être frappé par leur fierté et leur force, parce que même si ils et elles ont la peur au ventre sans arrêt, ils et elles continuent de battre le pavé, de parler, de pointer du doigt les coupables. 

Tiens, puisqu'on s'arrête aux urgences, je vais aller te montrer les centaines de gosses qui tentent de se foutre la tronche en l'air toutes les semaines parce qu'ils subissent l'homophobie de plein fouet. Je vais te les montrer, les poignets tailladés, les boîtes de médocs avalées, les défenestrations, et les cicatrices qu'ils vont garder à vie parce que leur vie sexuelle est pointée du doigt. Je vais pas aller te montrer ceux qui sautent des ponts, ou sur les rails, parce qu'ils ne sont plus là pour en parler. Allez, on va passer par le cimetière, si tu ne sais pas quoi faire, viens fleurir avec moi les tombes de tous ceux-là. Ça ne les ramènera pas, mais qui sait, peut être que le silence d'une tombe d'une gamine de seize pige qui se flingue parce qu'elle aimait les filles, ça va te faire réfléchir deux secondes. 

Tiens, puisqu'on y est, on va aller faire un tour en ville. Tu les as vus, ces deux mecs qui se tiennent la main ? Je ne sais pas pourquoi, mais je les trouve tellement beaux. T'as vu, les hétéros qui se prouvent qui s'aiment en public, c'est quand même rare. Tu sais pourquoi nous on le fait ? Parce qu'on aime. Et parce que nous, on a pas le droit de porter des alliances. Parce que nous, on a pas le droit de célébrer dignement notre amour. Parce que nous, on doit se contenter d'un pseudo équivalent, et, t'avoueras, là où on s'est bien foutus de nos gueules, c'est que même vous, les hétéros, vous avez le droit de vous pacser. Mais pas nous, de se marier. Logique ! Tu sais, dans le fond, c'est pas très grave. Nous aussi on peut faire des super cérémonies avec les soeurs de la perpétuelle indulgence (a l'occasion, je te les présenterai, je suis sûre qu'une ribambelle de mecs avec du rouge à lèvres, ça va te plaire)  avec des promesses, des alliances, et des gens qui pleurent toutes les larmes de leur corps parce que rien n'est plus beau qu'un vrai baiser entre deux mecs ou deux nanas qui viennent de s'unir. Et puis, tu sais, même si la société ne les veut pas "vraiment" mariés, eh ben crois-moi, dans les coeurs de tous ceux qui y étaient, ils sont pourtant la définition même de la beauté du mariage. 

Oh regarde. Regarde. Deux nanas avec une poussette. Viens, on va leur demander qui est le propriétaire de ce bébé volé. Tu entends ça ? C'est le leur. C'est leur bébé. A elles. Elles sont deux nanas et elles ont un bébé. Tiens, regarde, elles te le présentent. Il est beau, cet enfant, pas vrai ? Il a les yeux de sa mère et le menton de sa mère. Tu sais, ce que ça va donner, plus tard, cet enfant ? Un adulte. Avec une pincée de tolérance de plus que toi. 

Tiens, regarde, la nuit tombe. Tu vas bien m'accompagner a une de nos soirées. On n'va pas s'arrêter en si bon chemin. Tu les vois, tous ces gens qui s'apprécient sans se connaître ? Tu sais pourquoi ? Parce qu'on en bave tellement, a longueur de journée, a bouffer tes propos, a se battre pour être acceptés, a supporter les remarques à la con, que quand on se retrouve tous ensembles, on est liés, d'office. Vous, quand vous vous beurrez la tronche, vous vous battez, vous vous disputez. Nous, même avec une légère ivresse, on continue de s'aimer. On ne fait que ça. On s'aime, on aime, et on voit dans chaque nouvelle connaissance une richesse folle, et une raison de plus de se battre pour tout ce que je t'ai montré. 

Attends, j'ai pas fini. Viens, on va aller voir tous ces gens qui, volontairement, bénévolement, avec tout leur espace coeur et temps libre, tiennent a bout de bras les associations. Je vais te les montrer, les cinglés qui écrivent des articles a trois heures du matin, ceux qui planifient les actions futures, ceux qui passent leur vie au téléphone a soulager ce que vos victimes n'arrivent pas à soulager. Chaque personne que tu vas pointer du doigt, chaque corps souillé de tes crachats qui va chercher de l'aide, a toute heure du jour et de la nuit, elle va nous trouver. On se bat pour que cette personne sache qui appeller, et surtout, pour que cette personne sache que son combat est notre combat. 

Tu sais, nous, les pédés, les gouines, les lesbos, les broute-gazons, les pédales, les trans, les travlos, les à voile et à vapeur, quand un de nous tombe sous vos coups, c'est toute la communauté qui pleure. Sans exceptions. Quand tu tires a boulets rouges sur l'un de nous, c'est nous tous qui tombons. Et c'est nous tous qui nous relevons plus forts a chaque fois, parce que chaque nom de plus sur le mausolée de votre bêtise est un nom de plus pour lequel on va gagner, pour lequel on va tous vous braver, pour lequel on va l'obtenir, notre foutue égalité. 

Parce que demain, quand ton fils viendra te présenter son mec, tu penseras a son bonheur. 

Parce que demain, quand ta fille se mariera avec une autre nana, tu pleureras parce qu'elles sont magnifiques et parce que tu en es tellement fier que tu veux le dire à la terre entière. 

Parce que demain, tu viendras grossir les rangs de nos marches de la fierté, parce qu'on incarne l'amour. Rien que l'amour. 

Parce que demain, quand on sera tous et toutes dans les rues a hurler notre joie parce qu'on aura le droit de se marier, parce qu'on aura le droit d'avoir des enfants, tu seras avec nous a sabrer le champagne. 

Et parce que même si t'as rien pigé aujourd'hui, je ne te déteste pas. Tu me fais pitié. Tu loupes ce que la vie a de plus beau a offrir. La joie, la beauté, le plaisir, le bonheur, le partage, le courage, la fierté. Et l'amour, bordel. Et l'amour. 


Sincèrement, 
Axy 
(militante qui aime les filles, les garçons, les garçons qui aiment les garçons, et les filles qui aiment les filles et puis aussi les filles qui aiment les garçons et les garçons qui aiment les filles.)

P.S au fait, tu diras a tes copains et tes copines homophobes que même si vous criez fort, on chantera toujours plus fort que vous. Toujours. 



 ( Jerem star a posté cette photo de lui en milieu d'après midi, déclenchant une vague hallucinante de messages haineux. Ici : "Nique ta mère fils de pute")
(Le compte twitter Tweets de Gogols retweete les messages les plus "éloquents" quand ils passent sous leur nez)

("Je préfère avoir deux filles qui se comportent comme des pétasses qu'un fils homosexuel")

( Le compte twitter ClaireBrownH répondait aux homophobes en leur faisant remarquer leur bêtise et le fait que leur insultes étaient un délit)

(Malheur, vous avez dit malheur ?)

(amis de la poésie du samedi après midi...)

(Encore une fois, le compte Mouguii guerroyait bravement. Dans l'oreille d'un sourd)

(probablement pour venir tenir un stand de vente de pastèques, le sabre est idéal pour couper des tranches nettes et pour virer les pépins)

(Ben arrête de regarder, écoutes)

(Valeurs de bases de l'humanité ? Nous naissons libres et égaux en droits ? C'est ça ?)

(non, jamais, par contre, la connerie tue, donc fais attention)

("pas beaucoup de facies negroides a cette gay pride, beaucoup de mongolides en revanche". Ecoutes, puisque tu propose, je suggères d'inviter la Mongolie l'année prochaine comme pays a l'honneur)

(L'un ou l'autre, mais les deux ensemble sont incompatibles)


(Le radar Homophobe, lui aussi, retweete en permanence tous les tweets homophobes dont ils ont vent)

(Je ne sais pas si Me_Gizmo a apprécié, mais elle a tout pour plaire !)

(Mort de rire les hétérosexuels qui vont à la gay pride, vous n'avez pas honte, même tous les gens qui y vont en fait, cela me fait pitié tout ça)

(dieu ? Il était pas sur un char ?)

(-Papa, j'aime la bite ! 
-Et alors, ta mère aussi.)

(Oh toi, tu as besoin de câlins)

(Injure homophobe et menaces de mort. T'as ta mastercard sur toi ? ça risque de t'coûter cher)


(Loic.L, fervent combattant de l'homophobie, et Fred, qui furent tous les deux d'une aide précieuse pour sélectionner et isoler les messages, en ont vu passer quelques belles. Aux prises avec les mêmes grenouilles de bénitier, nous voilà avec des prières pour un jugement dernier avancé en l'honneur de la gay pride. Nom de dieu !)

(oui, on peut être con et fier de l'être)

(Cher tweeterer, viens voir comment ça se passe chez nous, tu vas voir que les seules carences qu'on a, ce sont des carences d'égalité)

(Bon, ben écoute, tant pis)

(encore un qui a besoin de câlins)

(on va se faire une de ces teufs en enfer...!)

(non seulement on ne va pas arrêter, mais en plus, on va gagner !)

(Rafale de bisous dans ta tête, t'as l'air en carences aussi, toi)
(mais nous aussi on aimerait ne plus avoir a la faire, très cher ! Ça voudrait dire qu'on vit dans l'égalité, ce serait pas du luxe !)



Les captures qui suivent viennent d'un site d'information généraliste et font suite a l'article sur le jeune homme torturé et séquestré après avoir fait des avances a un ami. 







Cet article est dédicacé a toutes les victimes des homophobies au travers des âges, celles qui ont su la combattre, celles qui ont eu a en souffrir physiquement, moralement, psychologiquement, et celles qui sont tombées sous les balles et les coups de la haine, que ce soit dans ce pays, ce continent, ou ce vaste monde. Jamais nous ne vous oublierons, jamais nous ne nous remettrons vraiment de vos pertes et vos sacrifices, mais où que vous soyez, sachez surtout que jamais nous ne baisserons les bras et jamais nous ne nous avouerons vaincus. 

Nous ne lâcherons rien.

Marie & Chloé : on ne lâche rien !

Le propre des luttes LGBT, de toutes les luttes, c'est qu'elles attirent en leur sein du bon, du très bon, et du mauvais, parfois très mauvais. Aujourd'hui n'a pas fait exception. On a vécu une journée riche, forte, comme une montagne russe d'émotions. Aujourd'hui, Marie et Chloé Avrillon passaient à la cour d'appel de Rennes dans le cas de leur demande de changement d'identité de Chloé, et du maintien de leur mariage en tant que personnes du même sexe.

D'abord, nous tenons a remercier chaleureusement, de tout notre coeur, de toute notre âme militante le Centre Gay et Lesbien de Rennes, et son président, Erwann le Hô, pour leur accueil plus que convivial au sein de leur locaux, et l'association &braiseZ personnifiée par Christophe Segard, qui nous a illuminé de sa bonne humeur. Cette journée de lutte, d'espoir et de militantisme pur fut d'une richesse folle grâce a ces gens EXCEPTIONNELS qui nous ont apporté sur tous les plans.

Marie et Chloé au CGL de Rennes. 


Nous n'étions pourtant pas beaucoup. Une poignée de fiers résistants, tels le village d'Asterix refusant l'invasion romaine, a tenir debout quoiqu'il se passe, et a espérer, malgré une société problématique, malgré une justice qui va a reculons et qui est décadente et obsolète, malgré la révolte qui nous anime lorsqu'on réalise que Marie et Chloé voient leur vie privée, intime débattue devant un tribunal, par des gens dont les idées et les neutralités de jugements sont plus que discutables. Imaginez vous une seule seconde toute votre existence, votre famille, votre couple disséqué pour le plaisir de démontrer que vous ne méritez ni votre mariage, ni votre genre de femme. Imaginez un seul instant la force et le courage qu'il faut pour supporter ça la tête haute.

Pendant que nous, le petit groupe d'irréductibles, tentions de poser une brique supplémentaire dans la construction de cette lutte pour l'égalité, lutte infinie et compliquée mais indispensable malgré la frustration et la sensation que si nous étions plus, les choses iraient plus vite, et que nous répondions aux quelques journalistes présents, Marie et Chloé affrontaient a nouveau la justice, comme si elles avaient fait quelque chose de mal. S'aimer, se supporter mutuellement, s'assumer et se battre pour leur famille...

Le genre féminin de Chloé, indéniable aux yeux du procureur, ne fut pas questionnée, cependant, la reconnaissance du mariage de Marie et Chloé qu'entraînerait la reconnaissance civile de Chloé est reconnue comme "trouble a l'ordre public". Oui, vous avez bien lu. Une femme qui aime une autre femme trouble l'ordre public. Par extension, il fut dit que si leur mariage était reconnu, elles auraient le droit d'adopter, ce qui fut aussi reconnu comme un autre trouble a l'ordre public. Trouble à l'ordre public.

A la sortie du tribunal, entre amertume et espoir. 


La décision de la justice sera connue le 16 Octobre. Quatre mois pour digérer, enterrer la sensation profonde d'injustice, de méchanceté presque gratuite, avant de savoir si la victoire est nôtre, ou non.

Parce qu'on ne parle pas que de la victoire de Marie, Chloé et leur trois enfants. On parle d'une victoire pour la communauté, pour les droits LGBT, pour l'égalité, pour tous. D'une vraie Victoire avec V majuscule pour l'évolution de cette société. Une vraie victoire pour le monde de demain, pour nos enfants, pour un futur meilleur. Pour cette fichue égalité dont on parle partout mais qu'on aimerait bien voir, nous, les millions de non-hétérosexuels, nous qui avons autant de droit à aimer, a fonder une famille, a choisir notre vie et notre couple. 


UNE CHOSE EST CERTAINE : NOUS NE LACHERONS RIEN.