jeudi 28 juin 2012

'' Les invisibles ''


« Dis, maman, pourquoi je suis pas un garçon ? »

Pour beaucoup de personnes dans mon cas, il s'agit d'une (parfois de la première) question que l'on pose à nos parents. On sent déjà que notre corps ne nous convient pas, que quelque chose cloche, avec pourtant tout plein d'espoir et l'intime conviction que la prière et l'espérance puisse nous aider.. Même si à cet âge, si jeune soit-il, mettre un nom sur notre souffrance n'est pas du tout une évidence.

L'enfance, début du questionnement donc. Puis vient la puberté, avec son lot de mauvaises surprises. Pour nous, les règles et la poitrine. Dans mon cas, 10 ans … règles précoces et bonnet C. Incompréhension totale et rejet envers son propre corps. Des remarques des parents disant qu'une fille est faite pour avoir ces deux « machins » (que j'appelle tumeurs), sur le torse. Gros blocage et essai de faire avec, mais ce n'était juste pas possible. Me rappelle une anecdote où j'avais 8 ans, et me baladais dans le jardin. Rien n'était encore visible, mais je me suis bien fait pourrir par mes vieux parce que une « fille ne doit pas faire ça ». J'en ai pleuré longtemps, très longtemps, parce que je comprenais pas pourquoi on me le disait, surtout que comme je le répète, RIEN n'était visible encore.

Pourquoi moi ? Pourquoi mon développement ne s'est-il pas fait comme pour les autres garçons. Paraîtrait que je suis une femelle... Mouais … Gros handicap quand on se sent ptit mec depuis toujours, tu trouves pas ?

Adolescence, plus ou moins grande période de souffrance et de mise en danger de sa propre personne, peut-être dans l'espoir que la vie soit courte et que l'on n'aie plus à souffrir de ce corps qui n'est pas le notre.

Finalement, petit coup de pouce du destin. Une rencontre, une discussion. L'espoir renaît. Il existe un parcours médico-psychiatrique possible pour une « transformation » physique, puis un parcours judiciaire pour enfin se faire reconnaître tel que l'on est et a toujours été au plus profond de soi par les tribunaux, homme dans mon cas. Premiers achats de t-shirts compressifs, et la renaissance est immédiate. Un véritable bonheur.

Premier stress, premier coup de téléphone : le psychiatre. Il est présent pour vérifier qu'aucune pathologie psychiatrique délirante n'est présente. Puis, au bout d'un nombre variable de séances, délivre l'attestation pour que l'on puisse commencer la réassignation hormonale, le tout sous suivi endocrinologique poussé.

J'en suis pour le moment à cette étape. Mais devraient suivre deux opérations chirurgicales, mammectomie (autrement appelée mastectomie) et hystérectomie. Une fois le côté chirurgical terminé, on passera au côté juridique pour engager la procédure de changement d'état-civil.

Ah, oui, petit détail à la con. Parce que je bénéficie d'une ALD pour me faire rembourser au mieux tous les soins, je suis encore considéré comme un malade mental grave par la société. Alors que le psychiatre n'a rien décelé d'autre que seul la thérapie hormono-chirurgicale pouvait me venir en aide.

C'est ma petite histoire, mon parcours de vie. Comme celui de beaucoup d'autres personnes.
Cordialement, un FTM invisible.

dimanche 24 juin 2012

24 Juin 2012, le calme avant la tempête.



J-1, la pression monte parmi les membres de Rainbow Brest ! Dans vingt quatre heures, nous serons a Rennes, toutes nos forces et tous nos espoirs tournés vers Marie et Chloé et vers cette décision tellement, tellement essentielle et importante, et pourtant si fragile et impossible a prévoir encore.

Les 10 jours qui viennent de passer ont vu couler beaucoup d'émotions qui nous ont emportéEs. De la mobilisation et la solidarité des associations identitaires et de toutes celles qui luttent pour que la communauté LGBT ait accès à l'égalité jusqu'aux 4 arrêtés de la cours de cassation en défaveur de cette même communauté et en particulier envers les personnes transsexuelles, ce fut une montagne russe, les bonnes nouvelles l'emportant sur les mauvaises, les mauvaises dansant parfois avec les bonnes.

Une pensée toute particulière à Guylaine et Nathalie qui pendant que nous vivions cette montée de solidarité en Bretagne subissaient des violence physique et morale à Signes, nous rappelant que même si les lois passent, le combat continuera. L'homophobie est l'autre cheval de bataille de Rainbow, et de voir ces deux nanas si courageuses persécutées et pourtant la tête haute, c'est une belle leçon pour nous toutes, et un rappel de nos combats, de nos idées, de nos libertés, de celles pour qui nous nous battons jour et nuit (beaucoup nuit, en ce moment, les journées sont trop courtes pour tout ce que nous souhaitons faire !)


De 1968 à 1981, l'Organisation Mondiale de la Santé classe l'homosexualité dans les maladies mentales, ce n'est qu'en 1985 que sont mis en place les premiers textes de protection des personnes contre les discriminations liées à leurs moeurs. Enfin, en 1991, la classification comme maladie mentale tombe et est reconnue caduque et surréaliste.

Le travail de fourmis des militants, et au moins une génération de bataille sera nécessaire pour que nous ne soyons plus assimilé dans l'esprit collectif à des malades mentaux... Ce travail, nous le faisons un peu pour nous mais surtout pour nos enfants ! Tout est inscrit dans le futur, dans ce soucis de faire pour les générations futures un monde plus égal, plus tolérant, plus libre. Un monde où on aura le droit de vivre son identité et sa sexualité comme on l'entend.

Il exste un tel engouement pour le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels que cela donne l'illusion d'une fin de combat similaire à une fin d'épidémie, on en voit le bout ! Mais non. Même si pour une partie de la population être reconnus et égaux en droit est important, hélas, cela ne suffit pas pour vivre normalement dans le quotidien. Mettre les lois à jour et les faire correspondre a la société d'aujourd'hui n'est que la partie emergée de l'iceberg. En dessous, il y a tous les combats pour faire progresser les idées, cesser les questions, stopper les phobies et les haines.

Toutes les insultes proférées envers les LGBT et envers toute personne qui adopte ne serait ce que les codes vestimentaires ou des attitudes jugées LGBT (d'où la question du genre...) ne vont pas cesser sous prétexte qu'il existe une loi ! Un très grand chantier d'éducation se dessine devant nous pour l'acceptation de l'autre sous toutes les facettes qu'il peut revêtir. Un chantier que nous mettons en projet, en maquette, en dessin, un chantier qui nous tient aux tripes et au coeur chaque heure de chaque jour de chaque semaine de chaque mois de chaque année qu'il va falloir mobiliser, et ces années, ces décennies, elles ne vont pas s'écrire seules. Elles ont besoin de toutes les énergies, de toutes les ambitions, de toutes les âmes, de tous les militantismes.

Rappelez vous que seuls, nous ne sommes rien, mais qu'en nous donnant la main, on peut tout faire.

Il nous faut établir les égalités de droits, il est inadmissible qu'en France, en 2012, il existe encore des catégories de sous-citoyen !!! Comme il n'existe pas de valeurs ou de nuances citoyennes. Nous sommes tous les mêmes. Nous sommes tous nés libres et égaux en droits, et il est temps que nous le revendiquions et que nous réalisions nos rêves.

Aux côtés de Marie et de Chloé, dont le courage et la fierté pousse a l'admiration, demain, nous allons tout donner pour écrire une nouvelle page, une page qui peut et qui doit et qui va tout changer. Quoiqu'il se passe, peut importe les embûches, les pièges et les faux semblants, nous continuons d'avancer, avec vous, par vous, pour vous. Encore et toujours. Sans cesse. C'est notre leitmotiv depuis toujours.

Demain, 25 Juin, les coeurs vont battre fort pour ces deux héroïnes des temps modernes, et il va sans dire qu'a la fin, nous écrirons un happy end.

samedi 23 juin 2012

GUYLAINE & NATHALIE : ENTRE GRATITUDE ET TERREUR.

Cette semaine, nous vous racontions l'histoire bouleversante et révoltante de Guylaine et Nathalie, couple lesbien victime d'homophobie, vivant a Signe. Aujourd'hui, les nouvelles ne sont pas plus rassurantes, au contraire. Malgré l'éveil des médias et le relais de leur histoire au sein de nombreuses associations de défenses des droits LGBT en France, elles ont été victime dans la nuit de Vendredi à Samedi 23 Juin de nouvelles dégradations sur leur façade : dépôt de canettes de bière, jets de cailloux, et plus inquiétant parce que témoin de croyances d'un autre âge, des piques noires ont étés soigneusement plantés dans les jardinière, afin de leur jeter un sort. Elles ont aussi trouvé des CARTOUCHES de FUSIL sur leur terrasse et devant la porte et en face de leur pas de porte dans la ruelle dans laquelle elles habitent. En outre, une suspension en forme de boule qui était sur l'accroche du volet leur a été VOLEE.










Là ou les choses deviennent SCANDALEUSES, c'est que les autorités REFUSENT DE SE DEPLACER POUR CONSTATER LES DEGATS.


Elles sont dans un état de peur qui les empêchent totalement de vivre et de profiter pleinement des dizaines de messages de soutiens qui nous sont et leur sont parvenus cette semaine. A peine avions-nous publié le premier article sur le blog que les soutiens ont afflués de partout, que ce fut des individuels qui apportaient aux filles un peu de réconfort, jusqu'aux grands médias qui ont mis la lumière sur leur affaire.



Guylaine et Nathalie ont mis en place une pétition ICI


Il est URGENT que cela CESSE et que Guylaine et Nathalie retrouvent non seulement le calme mais aussi LE SOUTIEN DES AUTORITÉS DONT LE DEVOIR EST DE PROTÉGER LES CITOYENS PEUT IMPORTE LEUR COULEUR, LEUR ORIENTATION POLITIQUE, SEXUELLE, RELIGIEUSE OU IDÉOLOGIQUE.

Une nouvelle fois, Rainbow est de tout cœur avec Guylaine et Nathalie, et leur transmet notre indéfectible soutien et notre combat pour qu'enfin elles retrouvent la paix et la vie tranquille qu'elles DOIVENT retrouver. Tenez bons, les filles, on est avec vous et on ne cédera pas

vendredi 22 juin 2012

Marie et Chloé Avrillon passent en cour d'appel à Rennes lundi prochain


L'égalité des droits n'attend plus !



L'année dernière, le combat de Marie et Chloé Avrillon,avait été relayé fortement par la presse. Ce combat est celui d'une famille composée de Chloé, transsexuelle née femme dans un corps d'homme, Marie, qui a toujours aimé les femmes, et de leur trois enfants. L'histoire est surtout celle de conventions de société qui ont forcé Marie comme Chloé à prétendre être quelqu'un qu'elles n'étaient pas pendant plus d'une décennie.

Au moment où Marie rencontre Wilfrid, qu'ils éprouvent l'un pour l'autre des sentiments et décident de se marier, leur couple rentre dans toutes les cases de notre société bien pensante. Oui, mais voilà. Marie a toujours aimé les femmes et ce secret la ronge, et quand on est maman de trois enfants, le poids du secret devient encore plus insupportable. Mais comme un clin d’œil du destin, au moment où elle se soulage de ce coming out auprès de la personne qui partage sa vie, Wilfrid lui avoue s'être toujours senti(e) femme, coincée, bloquée dans un corps qui n'est pas le sien.

Preuve de l'amour que cette famille se porte, Marie soutien Chloé dans toutes ses forces dans sa transition, et avec le soutien et l'aval de pédo-psychiatres, l'annoncent à leur trois enfants.  Le courage et la franchise de leur parents ont donné un seul résultat : ces enfants sont équilibrés, tolérants, et soutiennent leurs parents autant que leurs âges respectifs le permettent. La famille Avrillon est une famille de l'amour, sous toutes ses formes.

Seulement, la société et la république française ne sont pas décidées à laisser Chloé vivre de la façon dont elle l'entend. Lorsqu'elle saisit la justice afin d'obtenir le changement d'état civil tout en conservant le maintien de son mariage, alors que l'optimisme est de mise, un juge brestois rejette leur demande en décembre dernier. Le problème ? Si la demande est acceptée, Marie et Chloé deviennent officiellement mariées entre personnes du même sexe. Hors, le mariage pour tous les couples n'existe pas encore en France.

Marie et Chloé décident de faire appel  de cette décision. Cet appel sera jugé le 25 juin prochain à Rennes, à partir de 14h, au Parlement de Bretagne.


Le Centre Gay Lesbien Bi et Trans de Rennes, Rainbow Brest, &BraiseZ et d'autres associations bretonnes œuvrant pour l'égalité et contre les discriminations, appellent plus que jamais le nouveau gouvernement à ouvrir au plus vite le mariage pour tous les couples et à faire avancer sensiblement les droits des personnes trans en leur permettant notamment un changement d'état civil libre, simple et gratuit. Le 9 juin dernier, lors de la Marche des Fiertés Lesbienne Gay Bi et trans de Rennes, nous étions plus de 3 000 à scander ce désir d'égalité et de respect

Nous serons présents le lundi 25 juin prochain, à partir de 14h au Parlement de Bretagne pour être aux côtés de Marie et de Chloé et pour porter ce message. Nous invitons toutes celles et ceux attachés à l'égalité, au respect et à la dignité à venir nous y rejoindre. Le Centre gay lesbien bi et trans de Rennes recevra dans ses locaux dès 12h les militants souhaitant se poser un peu et manger (chacun amène son dej), avant de nous rendre toutes et tous ensemble en ville pour ce rendez-vous.

Nous vous invitons également, citoyen-ne-s et associatifs à signer et faire signer la pétition de soutien : http://www.petitions24.net/changement_didentite__maintien_du_mariage_entre_meme_sexe 

En 2012, l'égalité n'attend plus. Et nous ne lâcherons rien !

Je reste à votre disposition sur mon téléphone portable si vous souhaitez des infos :)

Amitiés militantes,




Erwann LE HÔ
Président du Centre Gay Lesbien Bi et Trans de Rennes
06 72 75 27 22

Christine Nicolas
Association Rainbow Brest

Christophe Segard
Président de & BraiseZ

mercredi 20 juin 2012

HOMOPHOBIE : IL FAUT QUE CELA CESSE !!!

Au sein de Rainbow, nous avons reçu des témoignages divers de personnes victimes d'homophobie, de lesbophobie ou de transphobie. La plupart du temps, ces témoignages relatent toutes ces piques vicieuses lancées au quotidien. Sale gouine. Espèce de PD. Rebut de la société. Pervers. Pauvre brouteuse de gazon. Ceux qui les lancent se croient plus forts, plus malins, alors qu'au final, ce ne sont que des gens motivés par la haine.
Nos réactions, ce sont des actes de réconfort, d'écoute, de protection d'une identité sexuelle qui ne peut et ne doit pas être la cible de tels propos. Nos armes, ce sont nos mots et notre compréhension, et notre combat sans cesse renouvelé. L'homophobie sous toutes ses formes, nous la combattons et le feront aussi longtemps que chacun des membres de Rainbow aura de souffle, de temps et d'énergie à donner. C'est notre cheval de bataille. Notre plus grosse mission, ce pour quoi on tient jour et nuit malgré certaines idées et certains discours de haine qui tiennent bon. L'homophobie est une forme de haine qui blesse, qui détruit, qui tue parfois même. Et ne croyez pas que parce que les médias n'en parlent pas, l'homophobie recule. Non. C'est tous les jours, partout, et les victimes sont en nombre toujours plus important.
Une chose est bonne à savoir, ceci dit. Et je sais que toutes les associations LGBT pensent comme nous. Jamais nous ne plieront. Jamais nous ne céderont. Jamais nous ne nous tairont sous la peur. La terreur ne marchera jamais avec nous.


Aujourd'hui, c'est avec une émotion toute particulière que nous allons vous parler de deux nanas. Elles s'aiment, elles sont amoureuses, elles vivent ensembles, mais les voisins trouvent que la gouine, ça fait tâche. C'est pas assez bien pour eux.

Nathalie vit dans un petit village du Var, à SIGNES. Elle possède une petite maison dans une rue sympathique, depuis 2004, et elle y est très heureuse. Début 2011, deux couples d'hétéros emménagent dans la ruelle, et c'est là que le cauchemar va commencer pour notre charmante protagoniste. Elle sent très vite que l'ambiance se dégrade, que l'atmosphère devient pesante, que sa relation avec le voisinage n'est plus la même, et pourtant, elle n'a pas changé ni d'attitude ni de manière d'aborder les gens.
En Juin 2011, les choses prennent une tournure autrement plus dramatique. Garée sur un parking publique, près de chez elle, Nathalie est violemment prise a parti par un couple d'hétérosexuels qui, devant chez elle, l'insultent de "Sale gouine", l'homme défonce sa porte a coup de pieds, et la femme insulte copieusement la jeune femme, profitant vraisemblablement du fait que Nathalie est seule chez elle. Terriblement choquée, Nathalie en reste cependant là, espérant que les incidents cessent et qu'elle puisse à nouveau bénéficier de la tranquillité de son foyer habituelle.
En Octobre, Nathalie fait la connaissance de Guylaine, et une très jolie histoire d'amour se noue entre les deux femmes. Guylaine vivant a Annecy, elle décide de se rapprocher de sa tendre moitié et d'emménager avec elle a Signes.

A partir de ce moment-là, le quotidien de nos deux héroïnes d'un mauvais film va devenir un enfer. Regards lourds de sous-entendus, fuite du voisinage qui refuse de rester sur le même trottoir qu'elles,  elles sentent que leur présence, et pire encore, leur union, pose un sérieux problème, problème silencieux d'abord, mais l'homophobie, dans sa lâcheté, aime le bruit. Elles vont vite s'en rendre compte, et les actes de malveillance volontaires vont se surmultiplier.
Pourtant, Guylaine, artiste plasticienne, et qui aménage son atelier et sa galerie dans la maison, va au devant des gens du village, se présente aux commerçants, elle organise une exposition suivie d'un café gourmand et invite le voisinage a venir faire connaissance avec cette artiste qui s'installe en ville. Guylaine se présente aussi aux élus, au maire, et tout le monde est ravi de l'arrivée d'une jeune artiste dans le village.
Grisée, Guylaine emménage avec d'autant plus d'enthousiasme. Elle distribue des flyers, persuadée qu'ici, et encouragée par sa nouvelle compagne, tout va se passer au mieux. Elles croient toutes les deux à une nouvelle et belle page de tournée sur leurs deux vies, et qu'en écrivant celle-ci à Signes toutes les deux, le destin leur fait un cadeau.

Très vite, elles retrouvent devant la porte des déjections canines, des mégots (elles ne fument pas et n'ont pas de chien), des traces d'urine humaine et animale, les fleurs de leur jardinières sont arrachées, les voisins ricanent et parlent à couvert a proximité de leur logement. L'ambiance se dégrade progressivement, jusqu'à une folie proche du surréaliste. Le 4 Mai, une des femmes d'un des couples sort armée d'une hache et menace de détruire les décorations de jardin du couple sous des prétextes complètement fallacieux. Le banc et les plantes devant la maison sont sans cesse déplacés ou dégradés, et les voisins se retrouvent en comité pour "prendre l'apéro" et mettre la pression sur le couple. Elles habitent dans une petite rue où toutes les maisons sont de vis-a-vis, et il leur est impossible au vu des actes dont elles sont victimes, de ne pas s'effrayer de réunions de voisinage sauvages et clairement éclairées a la haine homophobe contre elles.
Une semaine plus tard, alors qu'elles sont en ville avec un ami, elles se font violemment accoster par un des hommes des deux couples, qui brandit une feuille imitant grossièrement leur écriture, qui dit vouloir s'en prendre a son chien. Avec témoin, le caractère diffamatoire de ce document est vite mis à jour, mais la femme à la hache, décidément douée pour la vocifération, insulte le couple de nouveau. Elle menace Nathalie et Guylaine avec un balai, et les menaces de mort sont maintenant leur nouvelle arme.

Nathalie et Guylaine sont terrifiées et se terrent chez elle, mais ne pouvant rester enfermées indéfiniment, elles finissent par être victimes le 29 Mai, de la part des deux couples d'hétérosexuels, d'une agression d'une rare violence, qui va les conduire toutes les deux a 16 et 17 jours d'interruption Totale de Travail, et qui risque de se solder par une intervention chirurgicale pour Nathalie. La violence des coups laisse les deux femmes dans un désarroi certain, et les agresseurs ont frappés CONSCIEMMENT là où Nathalie et Guylaine sont les plus vulnérables : Nathalie a subit des coups dans le genou, résultant en un craquement de sa rotule et des douleurs tendineuses, ainsi qu'un coup a la tête du péroné qui devra faire l'objet d'un IRM afin d'établir si le ligament a souffert. Et encore plus vicieux, Guylaine, victime de deux récidives d'un cancer du sein a été frappée a l'endroit de la cicatrice de sa mastectomie, et a maintenant un oedème post-traumatique avec un filet de sang a l'intérieur. La gravité  de ces blessures a entraîné un examen par un médecin légiste de la gendarmerie afin de verbaliser officiellement le caractère gravissime de ces blessures. Malheureusement, les élus locaux n'en ont pas grand chose à faire, et elles reçoivent pour seul réconfort de la part de gens qui devraient assurer leur protection et leur rendre justice, des moqueries, de l'indifférence et même un encouragement a déménager pour être tranquilles.

Aujourd'hui, choquées, traumatisées, blessées, elles garderont toutes les deux des stigmates à vie de cette agression, et elles sont suivies par un psychiatre, sous calmants, pour tenter de retrouver un semblant de calme, chose qui leur semble totalement impossible aujourd'hui. En outre, de santé fragile, Guylaine risque bien plus que sa santé mentale dans cette terrifiante histoire, elle risque sa vie.


Terrifiées, et profondément blessées, Nathalie et Guylaine sont lasses de se taire et ont décidé de faire appel a quiconque voudra bien relayer leur appel, leur cri pour que leur cauchemar cesse, que les coupables soient punis et que ces témoignages d'homophobie soient sanctionnés pour ce qu'ils sont : des appels à la haine pure.

Rainbow Brest en appelle à tous ses partenaires, ses amis, ses contacts, ou simplement à ceux qui partagent nos idées et souhaitent que l'homophobie ENFIN cesse, afin de relayer ce message, d'en faire un cri et une alerte aux autorités et aux médias, pour rendre leur vie a ce couple et faire cesser cette immunité écoeurante dont bénéficie ces gens immatures et animés par la haine.

Rappelons que le SEUL crime de Guylaine et Nathalie est de s'aimer. Il faut que cela cesse, il faut que l'exemple soit donné afin que les lâches qui sèment l'homophobie sachent que nous ne les laisseront jamais faire.

Pour de plus amples informations ou pour entrer en contact avec Guylaine et Nathalie, merci de contacter rainbow Brest (rainbow.brest@gmail.com)

samedi 16 juin 2012

De la patience... au maximum c'est pour le printemps 2013 !

Le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la constitution l'interdiction du mariage entre personnes du même sexe.


Le 16 mai dernier lorsque nous avons découvert la constitution du nouveau gouvernement de François Hollande et en particulier de la ministre des droits des femmes et porte parole du gouvernement, notre optimisme remontait !

En effet, Najat Vallaud-Belkacem s'était par le passé exprimée en faveur du mariage des couples homosexuels à plusieurs reprises : en février 2011 après la convention pour l'égalité réelle du parti socialiste, dans une vidéo de l'engagement 31, lors du meeting pour l'égalité du 31 mars 2012...

Aujourd'hui, samedi 16 juin 2012, elle défilait dans le cortège de la marche des fiertés de Lyon. Elle a déclaré en parlant du mariage des couples homosexuels "Quand le président de la République a parlé du printemps 2013, c'était comme une limite dans le temps pour que le projet voit le jour".

Rappelons que la législation française actuelle dit que "Le mariage est un acte public, juridique et solennel par lequel un homme et une femme s'engagent l'un envers l'autre dans la durée, devant et envers la société, pour fonder ensemble un foyer".

Cette législation ne prend pas en compte l'évolution de la société française créant une catégorie de sous citoyen doté des mêmes devoirs mais pas des mêmes droits...

Le 25 juin 2012, aux côtés de Chloé et Marie lors de leur audience en appel au Parlement de Bretagne à Rennes pour la demande de changement d'identité avec le maintien d'un mariage entre personne de même sexe, nous aurons une pensée pour cette nouvelle journée de promesse ! 

jeudi 14 juin 2012

Don du sang : les homosexuels bientôt autorisés à le faire !



Aujourd'hui, 14 Juin, a lieu la journée du don du sang. La France souffrant d'une grave pénurie de dons des volontaires, il faudrait idéalement dix mille donneurs par jour pour combler ce déficit, qui accroît d'années en années avec l'augmentation de l'espérance de vie et des maladies nécessitant des interventions susceptibles de générer des hémorragies, et les accidents de la circulation qui créent des besoins en sang et en transfusion soudains et importants.

La population homosexuelle masculine, du fait de la prévalence de la contamination par le VIH lors de relations sexuelles entre hommes, est écartée, au nom du risque trop important de transmission hypothétique du VIH. Cette interdiction est injuste, injustifiée et elle renforce une pénurie qui n'a pas besoin de cela. Il est estimé que lors des journées de don du sang, 25 000 homosexuels sont écartés, générant une perte de 25 000 dons qui auraient pu sauver des vies.

Aujourd'hui, Marisol Touraine, ministre de la santé, a annoncé que l'arrêté qui date de 2009 sous Roselyne Bachelot serait très prochainement abrogé. Interrogée ce matin à Paris où elle a donné son sang pour montrer l'exemple, Mme Touraine a considéré que ce décret enfermait les homosexuels masculins dans une idée de population à risque, alors qu'en fait, il n'existe que des pratiques à risque.
Le critère ne peut pas être la nature des relations sexuelles ou l’inclination sexuelle(...) Le seul critère, c’est celui du risque et de ce point de vue-là, nous allons avancer pour faire en sorte que les hommes, qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, soient en mesure de donner, puisque ce n’est pas, en soi, un facteur de risque. (...) L’enjeu n’est pas de nier l’impératif de sécurité. Le risque ne doit pas être accepté en tant que tel. Simplement, il n’y a pas de population à risque en raison de leur orientation sexuelle. 

 Depuis la parution en 1983 d'une circulaire excluant les homosexuels masculins faisait d'eux un "groupe à risque", si un homme répondait par la positive à la question "avez vous eu des partenaires sexuels masculins?" il se voyait exclu définitivement du don du sang. En plus de générer un réel déficit en dons, cette circulaire, et son arrêté ressorti en 2009, entretenaient le fantasme commun des homosexuels = VIH.

Avec la levée de cet arrêté (pour l'année prochaine selon la ministre), c'est un manque à gagner important tant dans les dons que dans les mentalités qui disparaît. Une victoire pour la vie.

mercredi 13 juin 2012

Rainbow Brest rejoint le festival de cinéma de Douarnenez !

Depuis trente-cinq ans, le festival du cinéma des minorités de Douarnenez a fait son petit bout de chemin est est aujourd'hui une manifestation culturelle bretonne d'importance et de taille. La ligne directrice du festival est d'informer, défendre, promouvoir et débattre sur les minorités, toutes les minorités. Au sein d'une programmation riche et variée de films et courts ou moyen métrages souvent méconnus du grand public, s'inscrivent des débats avec des intervenants et des invités, des ateliers de travail autour de thématiques proches de minorités, et des rencontres intimistes autour de parcours de vie et de témoignages.

Cette année, le festival se concentre sur les minorités hispaniques au travers de multiples prismes, et a décidé d'accorder une part importante a la question du genre et de l'identité sexuelle, au travers d'une sélection de petits bijoux du septième art (sélection non définitive, nous vous donnerons le programme complet du festival une fois que l'équipe autour de Eric Premel, directeur du festival, l'aura fixé). Par le biais d'Adeline Raymond et de Michel Descombes de HES (Homosexualité Et Socialisme) Finistère, qui connaissent l'association, nous avons été contactées afin d'organiser une réunion pour peut être, apporter notre contribution au festival.

La réunion a eu lieu hier soir, et nous sommes fières et ravies de pouvoir participer a ce très bel évènement, qui aura lieu du Vendredi 17 au Samedi 25 Août 2012. Eric Premel souhaitant étudier toute la question des genres, et du genre, et des recherches d'identité en général, nous rejoindront le festival pour participer a un débat, une palabre (petit déjeuners intimistes autour de témoignages personnels) et d'une journée de travail et de pensée sur le thème premier de la jeunesse (sujet à modifications).

Nous vous feront savoir le programme définitif lorsque nous l'auront, et Marie, Christine et Axelle, présentes hier soir, tiennent a remercier l'équipe et Eric pour leur extraordinaire ouverture d'esprit et leur travail fantastique, et nous sommes absolument ravies de pouvoir apporter notre petite brique a un très bel édifice !

http://www.festival-douarnenez.com/fr/35e_festival

Transphobie & changements d'identité : un très grand pas en arrière.

En Juin 2010, une circulaire du ministère de la Justice laissait entrapercevoir un espoir réel de simplification et d'humanisation du processus judiciaire afin de demander un changement d'état civil dans le cadre d'un changement de genre féminin à masculin ou masculin à féminin. Un grand pas en avant, quand on considère la position de la France vis à vis des questions transgenres.

La France, très en retard sur le plan de la transsexualité, que ce soit en matière d'accompagnement ou de suivi médical et opératoire, exige aussi tout un parcours judiciaire éreintant afin d'espérer obtenir le changement d'état civil. Ce parcours est décrié et critiqué par la commission aux droits de l'homme du conseil de l'Europe, parce qu'inutile, coûteux et surtout terriblement humiliant. Le principe de tri-expertise est pointé du doigt. En effet, ce principe exige une expertise endocrinologique, gynécologique et psychologique afin de certifier le changement de genre et son caractère irréversible. Par ce fait, en plus, la France exige la preuve de la stérilisation des transsexuels opérés, ce qui s'approche dangereusement de l'idéologie eugénique (pratiques visant a uniformiser les êtres afin d'atteindre un être "parfait", unique et identique d'un être à l'autre).

La question de la Transsexualité, très évasive et souvent éludée dans notre société moderne, est une des priorité et un cheval de bataille de Rainbow Brest, et c'est avec une grande inquiétude que nous avons appris cette semaine la bêtise et le recul scandaleux observé par la cour de cassation dans le cadre d'une affaire de demande de changement d'état civil de la part d'une jeune femme transsexuelle. S.(elle a préféré conserver son anonymat) a fait une demande de changement d'état civil. Notons déjà que le tribunal a refusé de l'appeler mademoiselle, mais monsieur depuis le début, en dépit de sa nouvelle identité physique féminine. Dans un premier temps, en 2009, elle fait auprès du tribunal de grande instance sa demande de changement d'identité, après son opération en Thaïlande. Le tribunal lui avait demandé de se plier a la tri-expertise, chose que S a refusé bien que présentant les pièces justifiants de son changement de sexe. Rejet de sa demande. S fait appel. La cour cède au changement de prénom, refusant le changement de sexe sur l'état civil.

S s'est pourvue en cassation, et la décision de celle-ci est cinglante, et va faire reculer encore une jurisprudence déjà d'un autre age. La cour de cassation rejette son pourvoi «Pour justifier une demande de rectification de la mention du sexe figurant dans un acte de naissance, la personne doit établir, au regard de ce qui est communément admis par la communauté scientifique, la réalité du syndrome transsexuel dont elle est atteinte ainsi que le caractère irréversible de la transformation de son apparence.(...) Après avoir examiné, sans les dénaturer, les documents produits, et relevé, d’une part, que le certificat faisant état d’une opération chirurgicale effectuée en Thaïlande était lapidaire, se bornant à une énumération d’éléments médicaux sans constater l’effectivité de l’intervention, d’autre part, que M. X... opposait un refus de principe à l’expertise ordonnée par les premiers juges, la cour d’appel a pu rejeter sa demande de rectification de la mention du sexe dans son acte de naissance.»
En clair, puisque le compte-rendu opératoire ne faisait état que de modifications physiques et non de ses effets, et puisque S. a refusé la tri-expertise, la cour de cassation a le droit de refuser le changement de sexe. S va saisir la cour européenne des droits de l'homme, dernier recours face a cette décision insensée et indigne du pays des droits de l'homme. 

La question soulevée par cette affaire, et par extension, a l'affaire Avrillon, demeure la suivante : comment peut-on, aujourd'hui, laisser au seul tribunal la décision de valider un changement d'identité ? Après un processus psychologique, mental, physique et social qui est particulièrement éprouvant et compliqué, pour le ou la transexuelle mais aussi pour son entourage familial, amoureux, professionnel, amical, ne peut-on pas, au vu et su de l'identité nouvelle et revendiquée, simplifier ce procédé a la simple rectification d'état civil ? En quoi changer d'identité est un crime, en quoi cela relève-t-il de la justice ? Le seul crime de S. est d'être née dans un corps qui ne lui correspond pas et d'avoir eu le courage de mener au bout ce combat contre elle-même pour enfin vivre en paix avec sa véritable identité. 

Il est grand temps que notre belle société moderne se pose enfin les questions des genres et des identités, et cesse cette transphobie sourde, muette et aveugle qui n'a plus de raison d'être. 

(sources : Yaggacthe

Nous rappelons que Rainbow Brest soutien Marie et Chloé Avrillon, confrontées a ce problème de changement de sexe auprès de l'état civil et qui se battent depuis presqu'un un pour le maintien de leur mariage après le changement de sexe de Chloé. Nous avons mis en place une pétition pour leur apporter notre soutien lors de l'appel qui aura lieu auprès de la cour de Rennes le 25 Juin prochain. http://www.petitions24.net/changement_didentite__maintien_du_mariage_entre_meme_sexe
(lien pour connaître l'histoire complète de Marie et Chloé : http://rainbow-brest.blogspot.fr/2012/05/l-du-25-juin.html)

lundi 11 juin 2012

PROBLEME DE SERVEUR DU SITE HEBERGEANT LA PETITION

Depuis Dimanche soir, le site petitionpublique.fr connait une page generalisée de serveur, dont la durée est inconnue. 
L'échéance du 25 Juin arrivant très rapidement, nous avons crée une nouvelle pétition disponible sur le http://www.petitions24.net/changement_didentite__maintien_du_mariage_entre_meme_sexe

Nous nous excusons pour ce contretemps fâcheux, et vous encourageons a signer la nouvelle pétition et a partager autant que possible le lien afin de réunir le plus de signatures possibles. 

Même quand la technologie nous fait faux-bond, le combat continue !!

jeudi 7 juin 2012

L'appel du 25 Juin : signez la pétition !

Suite a notre article appelant à la mobilisation pour soutenir Chloé et Marie Avrillon le 25 Juin prochain a Rennes, nous avons mis en place une pétition a signer afin de leur apporter notre soutien et de faire savoir que nous trouvons cela aberrant de remettre en cause un mariage et sa légalité suite au changement de sexe d'un des deux époux.
Vous trouverez le lien pour la pétition ci dessous. La signature demande une validation par mail afin d'authentifier les informations (nom et prénom, mail et éventuellement age et commentaire). Vous pouvez en outre choisir de rendre votre signature visible aux yeux de tous ou non.
Relayez cet appel, transmettez le a un maximum de personnes et à tous les réseaux, cela ne prend que deux minutes et peut faire une différence importante.

SIGNEZ LA PETITION ICI